Les abeilles contribuent à 75 % de la production alimentaire mondiale, d’après des chiffres publiés par Greenpeace en 2016. Or, l’usage de pesticides, OGM et agents biologiques, mais aussi  la pollution des écosystèmes et la destruction des habitats menacent d’extinction les abeilles, avec un taux de mortalité qui atteint jusqu’à 80% dans certaines ruches d’Europe. Ce  syndrome d’effondrement des colonies impacte le secteur apicole, mais aussi l’ensemble de la biodiversité et l’agriculture elle-même. Les chercheurs de l’INRA ont montré que la densité des pollinisateurs est le 1er facteur de rendement des cultures, et qu’au contraire l’absence de pollinisateurs peut réduire leur rendement, de quelques 3% à jusque 50 ou 70% pour certaines. Sans insectes pollinisateurs, nous pourrions abandonner pommes, artichauts, oignons, citrons… et nos régimes alimentaires seraient extrêmement appauvris.. L’INRA et le CNRS alertent sur les équilibres alimentaires mondiaux en cas de disparition totale des pollinisateurs, avec un impact particulier sur les régions importatrices nettes de fruits, légumes et stimulants comme l’Union européenne. Une étude de Lancett estime une hausse de la mortalité mondiale de 3% due à la perte des pollinisateurs. 
Peut-on croire que la pollinisation manuelle ou mécanique serait la solution? On vous laisse juge…

 

Si on élargit notre spectre, on observe ce que les experts de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques appellent la 6e extinction de masse, la dernière étant l’extinction des dinosaures il y a 65 millions d’années. Plus de 25000 espèces sont menacées, et les populations de 3700 autres espèces ont diminué de 60% en seulement 40 ans. Or la biodiversité est essentielle à notre alimentation, notre santé et notre sécurité, mais aussi à la stabilité des systèmes économiques et politiques mondiaux. 

 

Les services gratuits rendus à l’homme par la nature sont infinis. Nous n’en avons qu’une idée infime: les médicaments issus des plantes, la fructification effectuée grâce aux insectes ( et pas seulement les abeilles), les matériaux naturels pour les constructions, etc..etc… Tout celà constitue un tout, et pas seulement un service rendu à l’homme, qui pourrait en profiter éternellement sans respecter cette merveilleuse nature. Nous faisons partie de ce tout et chacun des maillons de la chaîne de la vie met la nôtre en péril. Comment espérer vivre dans un monde privé des éléments qui conditionnent son existence? Si nous pourrons reconstituer notre si chère Notre Dame, œuvre humaine, nous ne pourrons pas reconstituer la Vie, et comme sur une échelle, à force d’en scier les barreaux un par un, nous ne pourrons plus continuer à vivre. La terre elle, continuera de tourner, sans nous. Il est temps de réagir!